Impressions
Je vais dans la pièce principale de mon petit appartement pour prendre un vêtement. Au moment où j'ouvre le tiroir de la commode, je sens une odeur que je n'identifie pas. Une odeur nouvelle, agréable, qui passe en un instant. Pendant quelques secondes, j'ai eu l'impression d'être ailleurs, dans un autre chez moi, dans une nouvelle maison.
Une de mes proches s'est fait opérée des yeux. Dans la rue, elle me tient le bras. A chaque fois que l'on traverse une rue, je fais très attention. Je prends vraiment le temps de regarder et d'analyser.C'est sans doute humain de se sentir plus responsable des autres que de soi même.
Je marche dans la rue, dans un quartier de Paris que je ne connais pas bien. C'est le matin. Ces derniers temps, je ne suis sortie qu'en après-midi. Les arbres sont d'un vert tendre et éclatant, la lumière est belle, le soleil est là et le vent est tombé contrairement aux jours précédents. Je marche comme si tout était nouveau dans ma vie, comme si j'étais moi aussi une personne nouvelle. Est-ce l'effet du printemps, de l'heure, du temps, du quartier ou s'est-il passé quelque chose d'important pendant ma séance de psychothérapie de la veille ?
Je marche sur la place de l'arc de Triomphe. Elle est déserte à cette heure-ci. Je passe à côté d'une poubelle et je vois un petit oiseau noir. J'aperçois des couleurs dans le noir. Je n'ai pas le temps de regarder, l'oiseau est parti de l'autre côté de la poubelle. Je tourne pour le voir. Il tourne aussi. Et cela deux ou trois fois. Il finit par s'arrêter et je peux l'admirer. Noir, petit, un bec jaune. De l'orange et du bleu dans le noir de ses plumes. A moins que ça ne soit du rouge et du vert. Je ne m'en souviens plus au moment où j'écris. Je me souviens juste que je l'ai trouvé ravissant.