Exposition (1/2)
Le premier dimanche du mois, alors que les musées nationaux sont gratuits en France, je suis allée voir l'exposition Degas et l'Opéra avec des amies. Il y avait du monde, forcément, mais cela n'a pas gâché ma visite. Et puis je savais qu'avec ma carte d'enseignant je pourrais y retourner quand je voulais.
J'ai revu certains tableaux qui avaient traversé mon enfance.
Mes parents n'avaient pas une collection particulière avec plusieurs Degas... non … non... je n'ai pas eu de parents milliardaires. Ils possédaient juste un très beau livre du peintre avec de bonnes reproductions. C'est un livre où chaque photo d'une œuvre est collée sur une page indépendante. Le tout est rangé dans une sorte de coffret.
Je me souviens avoir passé beaucoup de temps à le regarder. Je passais rapidement les peintures dont le sujet étaient les chevaux. C'était les femmes et les danseuses qui me plaisaient.
J'ai récupéré le livre, je l'ai encore chez moi mais je ne le regarde plus.
Pendant l'exposition, j'ai vraiment eu du plaisir à voir pour de vrai, certaines peintures qui m'étaient familières. Je me disais Tiens celle là je la connais ! Celle là aussi ! Je me suis souvenue avoir particulièrement apprécié les pastels lorsque j'étais enfant ou adolescente. C'était encore le cas à l'âge adulte. Et l'intérêt de l'exposition n'était pas que visuel, même si la beauté des tableaux m'a vraiment touchée. Il y avait aussi tout ce que l'on pouvait imaginer de l'univers de l'Opéra à l'époque de Degas. Par exemple, je savais que certains hommes avaient leur danseuse. Une connaissance, un savoir comme on peut en avoir d'autres, sans y réflechir vraiment. Et là, la réalité m'est apparue de façon crue, tout particulièrement à travers un tableau. On y voit une homme d'âge mûr, avec un regard libidineux, et, à côté de lui, des petites danseuses toutes jeunes.
Avant d'écrire ce billet, je rouvre le livre qui était chez mes parents (cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps). Je grapille, ici ou là, certaines phrases des commentaires. Tout paraît enjolivé, la réalité de ces petites danseuses passée sous silence. Je cherche la date de parution du livre.
1961