Passion
Marseille
Problèmes sur la ligne du train bleu, je dois différer mon départ. Je vais me promener de mauvaise grâce. Je n'ai pas envie de faire les magasins.
En descendant l'avenue qui part de la gare, je tombe sur "Canopé", le lieu de "ressources documentaires" des enseignants. J'entre. Je peux consulter des ouvrages et je m'installe. Je trouve des idées de jeux pour la classe et les note sur les espaces vierges d'un dépliants, un peu dans tous les sens. En sortant, je discute avec la bibliothécaire. Elle me parle de ressources numériques qu'elle peut me montrer. Je lui réponds que j'ai une course à faire et que je reviens après.
Après un tout petit tour au Monoprix de la Canebière, je retourne à Canopé. La bibliothécaire est au téléphone. Elle me dit qu'elle a un problème à régler et qu'elle est à moi tout de suite après. Pour patienter, je regarde les revues. Le dernier numéro de "Sciences humaines" parle de passion, mais pas seulement de passion amoureuse, de passion en général, pour son travail, la photographie, le sport ou d'autres. D'après un article, on n'utilisait plus ce mot depuis quelques temps. On parlait de hobbies par exemple. Il revient. Un auteur en décrit deux sortes : positive (je ne sais plus avec quel nom il la décrit) et obsessionnelle. C'est cette dernière qui peut faire du mal et conduire au burn-out.
Quand la bibliothécaire a terminé, on s'installe devant un grand écran d'ordinateur tactile. Elle me montre plein de vidéos, en pédagogie des maths, de français mais aussi sur la laïcité. Je note des adresses, cette fois au dos de mon ticket de Monoprix. On discute en même temps. Elle me raconte qu'elle fait des interventions en classe. Elle passe du temps avec moi. Je suis très contente de tout ce que j'apprends. Je vais m'en resservir. Je me dis que j'ai eu de la chance finalement de n'avoir pas eu le train que je voulais et de rencontrer cette femme, passionnée par son travail.