Surmois
Voilà, ça y est, j'ai retravaillé mon texte. Je l'ai raccourci et j'ai enlevé les éléments trop personnels.
Une nuit d'insomnie, j'ai fait une recherche sur « le ça, le moi et le surmoi ». Je voulais comprendre mes relations amoureuses.
J'ai vu alors plusieurs surmois en moi (le pluriel du mot est-il grammaticalement correct?). Plusieurs gendarmes intérieurs.
Il y a un petit gendarme à la voix fluette, qui a du mal à se faire entendre. « Il faut suivre ce qui est moral.» dit-il.
Il y a un gendarme orgueilleux qui me murmure des choses à l'oreille, mais je finis par le trouver ridicule.
Un autre parle d'amour désintéressé. Mais l'amour est un concept bien suranné et ce gendarme là aussi a beaucoup de mal à asseoir son autorité.
Il y a un grand gendarme aux épaules carrées. « Sois au dessus de la mêlée. Sois quelqu'un de bien. Sois fière de toi. Tu peux être quelqu'un d'un peu exceptionnel.» Son assurance vient de mon éducation, des relations avec ma mère. Un gendarme terrible, qui avance masqué mais qui est très fort. Le problème, c'est que je suis juste une personne banale, ordinaire, normale.
Il y a le dernier, grand aussi et très fort. C'est le gendarme de la société actuelle et aussi celui de mon éducation. Il se tient à l'écart des autres parce qu'il n'est pas d'accord avec eux. « Fais ce qu'il te plaît, suis ton désir, tu dois être heureuse. Un peu égoïste parfois. Pense à toi. » Et il dit cela en pointant un doigt vers moi.
Le surmoi a en effet bien changé depuis l'époque de Freud.