Compostelle
Roguidine me demande souvent si je vais bientôt faire le chemin de St Jacques. Je reviens un peu en arrière.
L'été dernier, j'avais un projet : faire seule un morceau du chemin de Compostelle.
J'avais rencontré des femmes qui l'avaient fait. Je m'en sentais moi aussi capable. Partir toute seule, cela m'apparaissait comme une véritable aventure. Et le chemin de Compostelle était le meilleur endroit pour cela. Je savais que je trouverais des endroits où dormir et où manger sur ma route. Aventurière mais pas trop. Je savais aussi que je rencontrerais du monde, en marchant ou le soir, en arrivant dans les gites d'étape. A la fois libre et avec d'autres. J'ai du mal à passer une journée sans parler à quelqu'un.
J'ai commencé à réfléchir à mon sac. J'ai fait la liste de ce que je devrais emporter. Je suis allée à la Fnac et j'ai acheté un guide. J'ai commencé à organiser mon parcours. J'ai créé un blog « Bécassine à Compostelle ». C'est là que j'ai fait la « connaissance » de Roguidine.
Et puis … et puis … à force de penser à mon voyage, je me suis dit que ce n'était pas une si bonne idée. Je ne suis pas très entraînée. J'avais prévu des petites étapes. J'allais donc arriver de bonne heure aux gites. Et après, j'allais faire quoi ? Je me serais retrouvée toute seule. Je risquais de m'ennuyer ferme. Et puis marcher sous la chaleur...
J'ai abandonné l'idée.
Je suis partie dans les Cévennes. Un jour, j'ai fait une ballade avec cinq autres femmes. On s'est retouvées sous un orage, tout proche. Les coups de tonnerre, arrivaient tout de suite après les éclairs, ils résonnaient dans les montagnes, Je n'étais pas rassurée du tout mais au moins je n'étais pas seule. Je me suis réjouie de ne pas être partie à Compostelle.