Rose
Dimanche, en fin de journée, j’ai mis mes baskets et je suis allée me balader. J’avais besoin de marcher. J’aime ça et en plus c’est bon pour ma jambe.
Je suis allée sur les bords de Seine au moment du coucher de soleil.
A un moment donné de ma promenade, sur l’île, un grand mur le long du quai avec de la peinture rose semblant projetée à l’aveugle. Il y en avait sur le sol aussi, plus colorée, plus intense, avec des petites taches arrondies. L’ombre de l’arbre, juste devant, se projetait sur le mur et le rose la faisait ressortir. On aurait dit une œuvre d’art parfaitement étudiée. Je suis restée un moment à la regarder. J’ai regretté de ne pas avoir d’appareil photo mais cela n’aurait peut-être pas donné grand chose. Cela aurait aplati la réalité. Il aurait fallu avoir aussi le ciel du soir, la Seine, derrière, et les péniches éclairées. Ou bien, il aurait fallu faire un reportage photo, avec tous les éléments, comme certains d’entre vous savent si bien le faire.
Hier, après le dîner, je suis retournée marcher au même endroit. Il faisait carrément noir. J’étais entourée de joggeurs et moi je marchais, mais vite, un casque sur les oreilles. Au moment où Bob Marley a commencé à chanter, je suis passée devant l’ombre et le mur rose. Comme la veille, je me suis arrêtée et je suis restée un moment à contempler .... cette .... comment l'appeler ? Cette création naturelle ... ou plutôt cette création du hasard. Ni la nature, ni un acte voulu de l'homme.